les activités théâtrales du lycée Villon de Beaugency

Quelle drôle d'Idée, ce Nord!

Idée du Nord, étrange spectacle au concept bien paradoxal pour du théâtre : mettre sur les planches l'enregistrement d'une émission de radio, consacrée aux territoires désertiques et glacés du grand Nord, tels que rêvés et arpentés par Glenn Gould, musicien interprète (célèbre, O combien!) de Jean-Sébastien Bach entre autres.
C'est donc un projet en lui même déroutant : montrer ce qui est sans images, faire voir ce qui ne se peut qu'entendre...
-c'est fait de façon "blanche", dirons-nous pour commencer : une cage de scène tenturée de blanc, avec des lecteurs débitant, souvent d'une voix blanche et dans un travail polyphonique et amplifié, des textes racontant les expériences diverses du grand Nord (un fonctionnaire, un universitaire, un vieil aventurier un brin philosophe et pas mal désabusé...)
-c'est fait aussi de façon légèrement confuse, car outre le fait qu'on ne comprend pas très aisément le texte, puisque construit de façon contrapuntique (à la manière des compositions musicales de Bach), le plateau se trouve jonché de meubles et d'objets, et redoublé de deux structures de diffusion vidéo : une télévision à cour, devant le canapé en cuir tanné de l'aventurier, petite et posée par terre vers la salle, et deux écrans de projection (type projection super-8 des familles dans les années 70), sur lesquels est diffusé, en accéléré, l'ensemble du voyage de deux jours, menant de Winnipeg à Churchill, ultime ville desservie par le train avant les espaces glacés du pôle. On est donc en même temps :
-témoin d'un enregistrement radiophonique,
-témoin des commentaires de la metteure en scène de ladite émission,
-témoin des exercices d'entraînement d'un pianiste (jouant non du Bach, mais du Gould Himself - en particulier une petite pièce écrite à 9 ans par le jeune prodige...),
-témoin des atermoiements parfois un peu vains de quelques destins "nordiques",
-témoin d'un film conceptuel de raccourcissement des distances et du temps,
-témoin de quelques ratés techniques (fictifs bien entendus) dans les prise de son,
-témoin d'une vague tentative d'explication de ce que ce Nord peut représenter pour Gould : terrain d'expérimentation personnelle, métaphore de la création, allégorie de la fin du monde, analogie visuelle d'une esthétique musicale que certains trouvent parfois un peu "glaciale"...
Bref, on en voit sans doute un peu trop, pour ne pas y entendre grand chose au final...
Telle est du moins mon opinion.
JT Urban.




22/01/2009
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